“STORY” est l’acronyme de Risk To Society in The RoYa basin. Cette étude multidisciplinaire veut explorer les conséquences de l’événement d’octobre 2020, quelles soient géographiques, économiques, psychologiques, sociales…
Collecter les données, les analyser…
“Nous sommes dans une logique participative. Chacun, dans la vallée, dispose d’informations de terrain que nous devons maintenant collecter, qu’il s’agisse des habitants, des résidents secondaires, des professionnels, etc. Toutes ces données seront exploitées par les scientifiques pour qu’elle soient restituées sous une forme ordonnée, cohérente, et que l’on puisse les utiliser au mieux pour préparer l’avenir” explique l’avocat niçois. Christian Gorini, professeur en géosciences marine, et Stéphane Desruelles, maître de conférence en géographie, tous deux rattachés à la Sorbonne, portent ce travail original et prometteur. L’Université de Nice, par son laboratoire “Géoazur” et la station marine de Villefranche sur-Mer, est aussi partie prenante.
Pour l’heure, les réunions se multiplient dans la vallée pour fédérer les habitants autour de “STORY”.
Les associations, toujours très actives dans ce secteur, y participent elles aussi activement. Leur apport est précieux, car leurs membres qui vivent dans la Roya ont une connaissance fine de la vallée et sont le reflet de la sensibilité, de la diversité et des attentes des personnes habitant de Tende à Menton.
“Nous réfléchissons à ce qu’il faut maintenant faire. Pour ma part, je suis chargé de la coordination avec ces associations dont les implications sont citoyennes” explique Me Sylvain Tobias Rostagni.
Prévenir
“STORY” est un projet apolitique. Ce qui n’empêchera pas ses travaux de fournir aux diverses collectivités et à l’état des informations d’une précision scientifique qui permettront d’ajuster les documents d’urbanisme aux réalités du terrain et aux besoins des populations.
Comme il vaut mieux prévenir que guérir, des simulations des conséquences de potentiels futurs évènements météorologiques extrêmes seront aussi proposées. Elles s’appuieront sur des modélisations intégrant l’étude des processus naturels d’octobre 2020. Elles prendront en compte la vulnérabilité des territoires impactés, la gestion de la catastrophe et ses conséquences économiques, sociales et écologiques.
Le nerf de la “guerre”
Les géologues, hydrologues, géographes, urbanistes, ethnologues, historiens, archéologues travailleront donc de façon transversale. “Il s’agit d’un projet d’envergure qui pourrait devenir pilote en la matière et qui servirait de support aux acteurs publics et privés en matière de risques et de catastrophes climatiques de ce type” poursuit Maître Rostagni, qui intervient bénévolement sur ce dossier.
“STORY” est maintenant à la recherche de mécènes ou de partenaires pour financer ses travaux estimés à 200 000 euros. La Fondation Sorbonne Université chapeautera la gestion des fonds. Une demande de financement européen est à l’étude, mais il est certain qu’une partie du budget devra être assurée par des fonds extérieurs qu’il convient dès maintenant de
réunir.